Il n’existe pas une mais des insomnies : certaines sont temporaires et d’autres chroniques si elles perdurent au-delà de 3 mois. Certaines sont caractérisées par des difficultés d’endormissement, d’autres par des réveils nocturnes ou par une sensation de sommeil non récupérateur. Et d'autres sont de nature hormonales. Dans cet article, nous allons expliquer ce phénomène et vous donner des conseils pour lutter contre une insomnie liée à un déséquilibre hormonale.
- Qu'est-ce que l'insomnie due aux causes hormonales ?
- Les hormones influençant le sommeil
- Les causes hormonales courantes de l'insomnie
- Comment traiter les insomnies dues à une cause hormonale naturellement ?
Qu'est-ce que l'insomnie due aux causes hormonales ?
L'insomnie est un problème pouvant avoir de nombreuses origines. Si notre hygiène de vie est souvent responsable de nos difficultés à trouver le sommeil, la dysthyroïdie, des dérèglements hormonaux tels que l'arrivée de la ménopause, la grossesse et le cycle menstruel pourraient également être en cause. Ces insomnies sont diagnostiquées par un médecin.
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Les hormones influençant le sommeil
L’endormissement est un phénomène complexe nécessite la présence de plusieurs facteurs qui provoquent l’inhibition des centres de l’éveil dans le cerveau, et font basculer dans le sommeil.
Les hormones jouent un rôle capital dans la régulation du sommeil. Nous retenons 4 hormones influençant le sommeil.
Le cortisol, fréquemment appelé “hormone du stress”, est une hormone stéroïdienne produite par les glandes surrénales. Il joue un rôle fondamental dans la régulation de plusieurs fonctions corporelles, notamment le métabolisme, le système immunitaire et la réponse au stress.
La sécrétion du cortisol obéit à un rythme nycthéméral qui anticipe le réveil et l’endormissement. La cortisolémie (taux de cortisol dans le sang) atteint son pic 2 heures environ avant le réveil. En effet, lorsque nous sommes exposés aux premières lueurs du jour notre cerveau envoie des signaux pour stimuler la production de cortisol pour nous aider à sortir du sommeil et à nous préparer pour une journée active. Par la suite se produit une chute progressive durant la journée de cette hormone pour atteindre son niveau le plus bas vers minuit.
Un accroissement excessif de la cortisolémie retarde l’endormissement et empêche le sommeil profond. Par ailleurs, l’altération de la qualité du sommeil stimule la production du cortisol, responsable de réveils nocturnes, aggravant les troubles préexistants du sommeil.
La mélatonine est une petite naturelle dérivée du tryptophane et synthétisée par notre cerveau, dont l’action soporifique aide à s’endormir. Elle possède en outre une activité « chronobiotique » ou marqueur circadien qui participe à la synchronisation de notre horloge biologique avec le rythme circadien, ce cycle de 24 heures auquel la plupart des fonctions de notre organisme sont soumises.
La production de mélatonine s’accroît en fin de journée, lorsque la lumière baisse. C’est le signal qu’il est bientôt l’heure d’aller au lit ! Sa concentration dans le sang augmente pour atteindre son maximum vers 3 ou 4 heures du matin, puis elle chute pour redevenir minimale au moment où il serait temps de se lever.
Nous avons également les œstrogènes et la progestérone : les hormones féminines qui influencent la qualité du sommeil.
D’une part, la progestérone facilite grandement le repos, notamment la capacité à mieux s’endormir lorsque vous êtes fatiguée. Aussi, les œstrogènes sont étroitement liés à la qualité du sommeil, car ils ont une influence directe sur le métabolisme et la température corporelle. Ainsi, la convergence de ces éléments cumulés fait que la fluctuation hormonale nuit en elle-même à la qualité du sommeil.
Enfin, les hormones thyroïdiennes, interviennent dans les métabolismes des protéines, des lipides et des glucides et elles sont indispensables au développement de toutes les cellules et plus particulièrement celles du système nerveux.
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Les causes hormonales courantes de l'insomnie
Les déséquilibres hormonaux influencent profondément la qualité du sommeil et peuvent être responsables d’insomnies.
La ménopause est une cause fréquente d’insomnie hormonale. La diminution des œstrogènes et de la progestérone perturbe la régulation du sommeil. Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes provoquent des réveils répétés, rendant le repos fragmenté et peu réparateur. De plus, la production de mélatonine diminue avec l’âge, compliquant encore l’endormissement. L’anxiété et la dépression, souvent associées aux changements hormonaux de la ménopause, accentuent ces troubles du sommeil. Pour améliorer la qualité du repos, il est conseillé de maintenir une température fraîche dans la chambre, d’éviter la caféine et l’alcool en soirée et d’explorer des solutions comme la phytothérapie ou une supplémentation hormonale sous contrôle médical.
Pendant la grossesse, les fluctuations hormonales sont intenses et peuvent également perturber le sommeil. La progestérone, particulièrement élevée au premier trimestre, provoque une somnolence diurne mais rend paradoxalement le sommeil nocturne plus instable. L’augmentation des œstrogènes favorise le reflux gastro-œsophagien et la congestion nasale, rendant la respiration plus difficile la nuit. En parallèle, la hausse du cortisol liée au stress peut générer des insomnies. L’inconfort physique dû à la prise de poids, aux douleurs lombaires et aux mouvements du bébé contribue aussi à ces troubles du sommeil. Pour limiter ces perturbations, il est recommandé de privilégier le sommeil sur le côté gauche, d’utiliser un coussin de grossesse et d’éviter les repas trop copieux avant le coucher.
Les troubles thyroïdiens, qu’il s’agisse d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie, influencent également la qualité du sommeil. Une thyroïde hyperactive accélère le métabolisme, entraînant une agitation nocturne, des palpitations, une transpiration excessive et des réveils fréquents. À l’inverse, une thyroïde trop lente favorise une fatigue persistante dans la journée tout en engendrant des difficultés d’endormissement et un sommeil de mauvaise qualité. Des symptômes tels que des douleurs musculaires ou une sensation de froid peuvent également perturber le repos nocturne. Un suivi médical et un dosage hormonal sont essentiels pour adapter le traitement et stabiliser ces effets.
Le stress chronique est une autre cause majeure d’insomnie hormonale, en raison de l’excès de cortisol qu’il induit. Normalement, cette hormone suit un cycle circadien, avec un pic le matin et une diminution progressive le soir. En situation de stress prolongé, le cortisol reste élevé en soirée, empêchant ainsi la production de mélatonine et rendant l’endormissement difficile. L’hyperactivité mentale et les réveils nocturnes fréquents sont alors courants. Pour contrer ces effets, la pratique de la méditation, de la cohérence cardiaque et d’une routine de coucher apaisante peut être bénéfique.
Enfin, le cycle menstruel influence lui aussi le sommeil. En phase prémenstruelle, la chute des taux de progestérone et d’œstrogènes peut provoquer de l’irritabilité, de l’anxiété et une élévation de la température corporelle, rendant le sommeil plus léger et moins réparateur. Des douleurs abdominales et des migraines viennent souvent aggraver ces troubles. Pendant l’ovulation, l’augmentation de la progestérone peut quant à elle induire une somnolence excessive, sans pour autant garantir un sommeil de bonne qualité. Pour limiter ces désagréments, il est conseillé d’adopter une alimentation riche en magnésium et en oméga-3, de réduire la consommation de caféine en phase prémenstruelle et de maintenir des horaires de sommeil réguliers.
Comment traiter les insomnies dues à une cause hormonale naturellement ?
La première étape de la prise en charge des insomnies hormonales consiste à :
- traiter les maladies qui peuvent perturber le sommeil,
- corriger toutes les mauvaises habitudes,
- et adopter un comportement qui favorise l’endormissement et la continuité du sommeil, en journée (activité physique, exposition à la lumière) comme le soir (« couvre-feu digital »).
Il est également important de mettre en place un « rituel » constant et régulier autour du coucher pour retrouver progressivement un sommeil normal. Pour certains patients, des approches douces (relaxation, phytothérapie, sophrologie…) peuvent être des aides complémentaires.
Nous ne sommes pas tous égaux face au risque d’insomnie, mais à risque égal, certains comportements adoptés en soirée réduisent la qualité du sommeil : un dîner trop copieux, la consommation de caféine, d’alcool ou de tabac dans les heures précédant le coucher, la pratique d’une activité sportive tardive, une chambre surchauffée ou bruyante.
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Les fluctuations hormonales, souvent observées pendant des périodes spécifiques de la vie comme la grossesse, la ménopause, et le syndrome prémenstruel, peuvent perturber le cycle veille-sommeil et entraîner des difficultés à s'endormir, à rester endormi, ou à obtenir un sommeil de qualité. Selon diverses études, environ 78% des femmes enceintes signalent des troubles du sommeil, y compris l'insomnie, en grande partie en raison des niveaux élevés de progestérone et d'œstrogènes. Il est donc important de consulter un spécialiste pour évaluer votre profil hormonal si vous souffrez d’insomnies persistantes.
Les variations hormonales sont à l’origine de symptômes graves et doivent impérativement faire l’objet de consultation médicale pour une prise en charge adaptée.